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10 mars 2023

Watashi, Teiji De Kaerimasu

Depuis les années 1990, au Japon, les conséquences tra- giques du surtravail ont suscité une mobilisation sociale importante autour de la notion de karōshi, conduisant progressivement le minis- tère de la Santé et du Travail à reconnaître les suicides liés au travail.

Le suicide comme karoshi(過労死)

ou l’overdose de travail.

Le cynisme et l’indifférence des directions est d’autant plus odieux que les victimes de karōshi ou karōjisatsu sont souvent les employés les plus dévoués et les plus compétents. 

Sept aspects de ce déni par les entreprises : comme Toyota et McDonald, la grande majorité des entreprises japonaises  n’hésitent pas à nier l’existence elle-même des heures supplémentaires ; attribuent de manière informelle des tâches supplémentaires au contrat initial manipulent les catégories d’emploi fixent des quotas très élevés et utilisent des critères d’évaluation vagues ; affirment que les primes pour les heures supplémentaires sont incluses dans le salaire de base ou les indemnités du management ; réduisent volontairement le personnel en employant des travailleurs en contrat précaire.Les différences entre les travailleurs européens et japonais diminuent constamment au fur et à mesure que s’estompe l’emploi à vie.

 

 

 

Le cas d’une jeune employée de l’agence de publicité Dentsu, dont le suicide a fait l’objet d’une large couverture médiatique puis d’un long procès avant d’être reconnu, démontre de manière que le prisme de la dépression tend à médicaliser le cadre analytique jusqu’à négliger les mesures de préven- tion non médicales, soit les facteurs déjà pointés par Kawahito à la fin des années 1990 ou Weathers et North plus récemment, soit les heures supplémentaires en quantité pléthorique, l’accumulation des tâches et des responsabilités, etc., autrement dit les facteurs spécifiques à l’organisation du travail.

Kawahito (1998) présentait ainsi des cas de travailleurs qui, même après être rentrés chez eux vers deux heures du matin, se voyaient contraints de retourner travailler avant huit heures du matin plusieurs jours de suite, avant d’enchaîner deux jours de congés compensatoires qu’ils passaient à dormir et ainsi de suite. À ce régime-là de surtravail, que ce soit de karōshi ou de karōjisatsu, « mourir à la tâche » (shinu made hataraku) n’est autre que la forme extrême de la « servitude volontaire » (Dejours, 2008 et Deranty, 2010, d’après Marx et La Boétie) ou de ce que Michael Burawoy (1982) a nommé la « fabrique du consentement ». Ainsi, pour éviter de comptabiliser le surcroît d’engagement exigé du personnel d’encadrement, Toyota n’hésite pas à désigner comme des tâches « volontaires » la parti- cipation aux « cercles de qualité », pourtant au cœur du modèle de produc- tion toyotiste (Jobin, 2008, 2009ab). Selon la même logique, mais par un procédé encore plus pervers, McDonald arrive à verser aux responsables de fast-food pratiquement le même salaire que celui de leurs équipiers (Weathers and North, 2009).

 

Takahashi MatsuriNeuf mois après avoir commencé à travailler pour la société de publicité japonaise Dentsu, Takahashi Matsuri a sauté vers la mort. Sa mort a déclenché une série de réformes - mais ce n'est toujours pas suffisant. Les gens se tordent moins les mains et discutent plutôt de la « réforme du travail »hatarakikaikaku)du pays, un ensemble de politiques mises en place par le gouvernement du Premier ministre .
xx
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